Un psychanalyste doit savoir attendre, savoir se taire aussi s’il veut qu’à la fin, un sujet prenne la mesure de l’insoupçonnable de sa propre vérité et sans doute aussi de ce qui reste irréductible de son symptôme. Ainsi un psychanalyste ne sait pas à l’avance ce que sera l’issue d’une analyse et il ne peut donner que ce qu’il a. Comme la plus belle fille du monde, dit le dicton. Mais lui, ce qu’il a, ce n’est rien d’autre que son désir. À cet égard, il est comme l’analysant, à ceci près que le sien est un “ désir averti ”. Et c’est parce que son désir est averti qu’il ne cèdera pas au fantasme de se confondre avec le bien de celui dont il a la charge.

( Lacan, Le Séminaire, livre VIII, Le transfert, Seuil, Paris, 1991, p 220.)

Date: 
Mardi, 4 août, 2020
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