Psychanalyse, Freud Avignon

18 mar 2025

"Que veut le psychanalyste, en effet ? Ramener à la surface de la conscience tout ce qui en a été refoulé. Or, chacun de nous a refoulé beaucoup de choses que nous maintenons peut-être avec peine dans notre inconscient. La psychanalyse provoque donc, chez ceux qui en entendent parler, la même résistance qu’elle provoque chez les malades. C’est de là que vient sans doute l’opposition si vive, si instinctive, que notre discipline a le don d’exciter. Cette résistance prend du reste le masque de l’opposition intellectuelle et enfante des arguments analogues à ceux que nous écartons chez nos malades au moyen de la règle psychanalytique fondamentale. Tout comme chez eux, nous pouvons aussi constater chez nos adversaires que leur jugement se laisse fréquemment influencer par des motifs affectifs, d’où leur tendance à la sévérité. La vanité de la conscience, qui repousse si dédaigneusement le rêve par exemple, est un des obstacles les plus sérieux à la pénétration des complexes inconscients ; c’est pourquoi il est si difficile de persuader les hommes de la réalité de l’inconscient et de leur enseigner une nouveauté qui contredit les notions dont s’est accommodée leur connaissance consciente."

Freud S., Cinq leçons sur la psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2015, p. 7

L'information psychiatrique, Docteur Dominique Barbier, Avignon

Nouvel article publié dans L’Information Psychiatrique

17 mar 2025

J’ai le plaisir de vous annoncer la publication d'un article intitulé La manipulation que j’ai coécrit avec deux confrères, Valérie Blanc et Pierre Gaudriault, dans le volume 101, Issue 1 (Janvier 2025) de la revue L’Information Psychiatrique.

Dans cet article, nous explorons la dynamique de l’emprise et de la manipulation à travers des exemples issus de la littérature et de l’art. Nous interrogeons notamment la question du transfert en lien avec l’éthique du thérapeute : la manipulation est-elle nécessairement un phénomène unilatéral ou repose-t-elle sur une bilatéralité complémentaire, où les fantasmes du manipulateur et du manipulé s’imbriquent dans une forme de consentement tacite ?

Je découvre l'article !

Cette réflexion s’adresse aux professionnels de la santé mentale et à toute personne s’intéressant aux mécanismes intersubjectifs qui régissent les relations humaines.

Le Réel, Lacan Avignon

28 fév 2025

"Le Réel, c’est ce qui revient toujours à la même place, là où le Symbolique échoue à se constituer."

Jacques Lacan, Séminaire XX : Encore (1972-1973)

Le doute et la responsabilité, Sartre Avignon

27 fév 2025

« Comme l’affirmait Jean-Paul Sartre : « On ne fait pas ce qu’on veut et cependant on est responsable de ce qu’on est. » Au-delà des disputes entre disciplines ou idéologies, notre attention est désormais centrée sur l’étude des processus de pensée qui conduisent aux choix et aux décisions, mais aussi sur les modalités selon lesquelles la logique interne de ces processus les fait passer d’exacts à inexacts, de sains à malsains et de fonctionnels à dysfonctionnels. En d’autres termes, il s’agit d’analyser comment notre capacité à raisonner et à dissiper les doutes peut nous faire courir le risque de soulever des problèmes plus complexes encore. »

Giorgio, Nardone. « Anatomie du doute ».

Problématique narcissique, André GREEN Avignon

27 fév 2025

"Les narcissiques sont des sujets blessés -en fait carencés du point de vue du narcissisme. Souvent la déception dont ils portent encore les blessures à vif ne s'est pas bornée à un seul des deux parents, mais aux deux. Que leur reste-t-il à aimer, sinon eux-mêmes? Certes, la blessure narcissique infligée à l'omnipotence infantile directe ou projetée sur les parents est notre lot à tous. Mais il est clair que certains ne s'en remettent jamais, même après l'analyse. Ils restent vulnérables, l'analyse leur permettant de mieux se servir de leurs mécanismes de défense pour éviter les blessures, faute d'avoir pu acquérir ce cuir qui semble tenir lieu de peau aux autres. Nul sujet plus que le narcissique ne souffre autant de se voir cataloguer sous une rubrique générale, lui dont le souci est d'être non seulement un, mais unique, sans plus d'ancêtre que de successeur."
André Green, "Narcissisme de vie, narcissisme de mort".

Psychanalyste et direction de la cure Avignon

26 fév 2025

Le psychanalyste dirige la cure, ce qui veut dire qu’il ne dirige pas la vie du patient !

Que veut dire et qu’implique que l’analyste dirige la cure dans la pratique analytique?

 

Certes, les psychanalystes ont été et restent confrontés à bien des remaniements dans la clinique rencontrée, car les symptômes sont sensibles aux effets des changements sociétaux, suivant en cela les modulations comme les injonctions du discours dominant et de l'air ambiant.

 

Il n’en reste pas moins que ce qui est visé dans une cure, ce qui l’oriente, c’est le réel dont un sujet ne veut rien savoir, et qu’il agit dans son fantasme, sur un mode qui lui est absolument propre, ce dont ses symptômes ne cessent aussi de témoigner.

La peur de la vie, Camus Avignon

26 fév 2025

« La véritable horreur de l'existence n'est pas la peur de la mort, mais la peur de la vie. C'est la peur de se réveiller chaque jour pour affronter les mêmes luttes, les mêmes déceptions, la même douleur. C'est la peur que rien ne change jamais, que l'on soit pris au piège dans un cycle de souffrances dont on ne peut échapper. Et dans cette peur, il y a un désespoir, un désir de quelque chose, n'importe quoi, pour briser la monotonie, pour donner un sens à la répétition sans fin des jours. »
— Albert Camus, La Chute

Les narcissiques, André Green Avignon

26 fév 2025

Les narcissiques sont des sujets blessés -en fait carencés du point de vue du narcissisme. Souvent la déception dont ils portent encore les blessures à vif ne s'est pas bornée à un seul des deux parents, mais aux deux. Que leur reste-t-il à aimer, sinon eux-mêmes? Certes, la blessure narcissique infligée à l'omnipotence infantile directe ou projetée sur les parents est notre lot à tous. Mais il est clair que certains ne s'en remettent jamais, même après l'analyse. Ils restent vulnérables, l'analyse leur permettant de mieux se servir de leurs mécanismes de défense pour éviter les blessures, faute d'avoir pu acquérir ce cuir qui semble tenir lieu de peau aux autres. Nul sujet plus que le narcissique ne souffre autant de se voir cataloguer sous une rubrique générale, lui dont le souci est d'être non seulement un, mais unique, sans plus d'ancêtre que de successeur.
André Green ; Narcissisme de vie, narcissisme de mort

Psychanalyse, François CLUZET Avignon

23 jan 2025


"Tout le monde le sait, on vit avec son enfance. (...) Moi, j'ai fait une psychanalyse pendant huit ans pour essayer de comprendre pourquoi j'étais aussi autodestructeur. Maintenant, évidemment grâce à l'analyse, puis grâce à l'amour que j'ai reçu, ce côté autodestructeur a disparu. »

#francoiscluzet

 

La psychanalyse, Georges PEREC Avignon

22 jan 2025

« La psychanalyse ne ressemble pas vraiment aux publicités pour chauves : il n’y a pas eu un « avant » et un « après ». Il y a eu un présent de l’analyse, un « ici et maintenant » qui a commencé, a duré, s’est achevé. Je pourrais tout aussi bien écrire « qui a mis quatre ans à commencer » ou « qui s’est achevé pendant quatre ans ». Il n’y a eu ni début ni fin ; bien avant la première séance, l’analyse avait déjà commencé, ne serait-ce que par la lente décision d’en faire une, et par le choix de l’analyste ; bien après la dernière séance, l’analyse se poursuit, ne serait-ce que dans cette duplication solitaire qui en mime l’obstination et le piétinement : le temps de l’analyse, ce fut un engluement dans le temps, un gonflement du temps : il y a eu pendant quatre ans un quotidien de l’analyse, un ordinaire : des petites marques sur des agendas, le travail égrené dans l’épaisseur des séances, leur retour régulier, leur rythme. »

Penser / Classer de Georges Perec (1936-1982)