Isabelle Huppert : "J’ai commencé une analyse quand j’avais vingt ans, à peu près au moment où j’ai commencé à jouer. J’ai senti très tôt qu’il y avait certaines images, certains clichés qui sont attachés à la fonction d’actrice ; que ce n’était pas par là que j’allais expérimenter le fait d’en être une. Je pensais, d’abord, qu’être actrice, c’était exprimer quelque chose de l’ordre de la souffrance. Ce que j’appelais la souffrance était peut-être simplement le regard, le mien. Voir la vérité. C’était peut-être ça que j’appelais la souffrance. (...)
Je crois que dès le début, il y a eu pour moi ce travail sur la vérité. Les acteurs disent communément qu’ils adorent s’abandonner dans les personnages, mentir, se déguiser ou penser qu’ils ont d’autres vies. C’est un discours qui m’a toujours été totalement étranger. Je n’ai jamais pensé qu’être actrice, c’était aller habiter d’autres vies. Pour moi, c’était au contraire une inlassable exploration de moi-même, un mouvement en profondeur et non pas un élan vers l’extérieur ; une verticalité. " (Cahier du cinéma, 

n° 477, mars 1994,  https://www.antoinette-fouque.com/fiches/dialogue-isabelle-huppert)

Date: 
Dimanche, 10 décembre, 2023
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