La question du réel insiste comme un grain de sable qui empêche que ça tourne rond ! Et elle nous fait plutôt tourner en rond. Quelle que soit la discipline envisagée : sociologie, psychologie, sciences, quand bien même invente-on des fictions comme les « constructions du monde » religieuses, idéologiques, philosophiques. Où que l’on se tourne, même les scientifiques ne sont pas en reste : Max Planck récuse sa découverte au prétexte qu'il ne peut la voir et Albert Einstein s’offusque des prétentions de la mécanique quantique au nom de la sagesse divine.
Ce qui montre à quel point le réel -comme l'a bien vu Jaques Lacan- est ce qui nous résiste, ce contre quoi l'on bute !
Le réel se colore aujourd'hui d'une teinte de catastrophe si on le mesure à l’aune du désastre climatique et écologique planétaire ou du tournant fasciste des démocraties et de leurs médias.
Même les psychanalystes, parce que la cure mène le sujet à se défaire des "vérités mensongères" qu’il s’était construites pour se protéger de son réel, n’ont jamais cessé depuis Freud d’« ôter ses crocs à venin » à sa découverte pour la rendre plus consensuelle.
Et plutôt que de prendre en compte les scories indomptables du fantasme, laissent trop souvent le patient explorer son identité narrative, qui devient la fiction que chacun se forge de lui-même et à laquelle veut égaler son faux-self.
