Il y a des corps qui s’attirent, et puis il y a ceux qui s’apprennent lentement, avec la bouche, avec les silences, avec la douceur et le frôlement avec l'interdit.
Pas une brûlure, non. Plutôt une lente montée, comme une marée qui vient lécher la peau avant de l’engloutir.
Tu n’as pas touché mon corps. Tu l’as écouté.
Chaque frisson, tu l’as mérité.
Chaque soupir, tu l’as attendu.
Tu ne t’es pas précipité, tu as attendu que mes silences s’ouvrent, que mes peurs reculent.
Tu n’as pas traversé mes frontières, tu les as apprises.
Avec ta bouche, tu n’as pas seulement cherché l’envie, tu as traduit mes tremblements, mes failles, mes besoins enfouis.
Et avec ton regard, tu as dit des choses que même mes mots n’osaient pas formuler.
Il n’y avait pas de hâte, juste cette tension douce, cette envie retenue qui rend chaque geste sacré.
Tu m’aimes comme on ouvre un livre ancien, avec les doigts, avec le souffle,
et surtout avec cette patience infinie de celui qui sait qu’un corps, ça ne se prend pas, ça se découvre.
